Plaza de las palabras en su sección Cuentos presenta La Plage un cuento de Alain Robbe-Grillet (1922- 2008),
escritor y cineasta (director y guionista) francés. Principal teórico y animador del movimiento literario llamado nouveau roman (traducido como
nueva novela), también conocida como escuela de la mirada. Sus principales
obras teóricas son: Una vía para la novela
futura, (1956) y Por una nueva novela
(1963). Entre sus novelas están: Las gomas (1953), El mirón (1955), En el
laberinto (1957), La casa de citas
(1965).
El subjetivismo del objetivismo literario
Robbe-Grillet, abogaba por un objetivismo en la literatura, en la cual se
debía escribir sin ningún tipo de afectación, sentimiento o interioridad
sicológica o significativa. Bastaba solamente
describir el hecho o los hechos tal y como se presentaban en su máxima
objetividad. De ahí que hubiese un
horizonte hacia los objetos, una mirada objetiva y sin sensibilidad.
Parecido con las limitaciones de contexto y genero literario, a lo que propuso
e hizo en poesía Francis Ponge. Apuntar a una idea de las cosas en su propia
autonomía, y quizá a esa intención de
pintar a las personas como objetos que prevaleció en algunos de los retratos que
pinto Cèzanne. Robbe-Grillet, intento
llevar esa idea al extremo, incluso en dicho enfoque el tiempo es eliminado, ya
que eso supone una cuota de subjetividad. Así solo existe la realidad literaria
de la mirada, en que el mismo hombre no es más que un simple objeto convertido
en realidad literaria.
No obstante, hay que decirlo esta orientación hacia una objetividad ha sido un derrotero que muchos escritores han tenido en su
horizonte. Como génesis el realismo como movimiento literario responde en parte
a esa inquietud, pero en el terreno de la cultura francesa donde encuentra
algunos de sus asideros. La misma escuela de Flaubert con su búsqueda de la
palaba justa y su obsesión por la objetividad, escuela que también
desencadenado toda una corriente de escritores que van por ese estilo: desde Hemingway
hasta Vargas Llosa. Pero, volviendo a la
cultura francesa, tan a fin y dispuesta a la experimentación: estructuralismo, deconstrucción;
y tan rica en interpretaciones y modos de aprehender la cosa
literaria, pensemos en Bachelard y Bataille. O más periféricos pensemos
en Levi Strauss o Merleu-Ponty. Llevan
esa experimentación a la critica, con el
cambio del autor por el lector. En ese marco de innovaciones, terreno
fértil, no sorprende los intentos de
Robbe- Grillet. Por supuesto, ese intento tuvo sus justificaciones y; por lo
menos desde la experimentación es legítimamente valido. Aunque nunca haya
desembocado en un movimiento propio y validado totalmente por la critica
internacional.
Esos intentos puristas de llevar la literatura a una rigurosa
objetividad, de cuando en cuando, asoman. O vuelven aparecer como fantasmas en
pena con grillete y todo. No obstante es muy complejo llevarlos a la practica;
que no sea en el terreno puramente experimental, o
sencillamente como método riguroso de despojarse de las subjetividades a fin de
matricularse en una literatura sin intromisiones del autor o mas purista. Pensemos en Ponge o acaso, en T.S.Eliot y su ascesis
poética, aquello de despojarse de la personalidad para poder producir poesía.
Como todo puede ser plausible, pero ese rigorismo muy pocos lo podrían ejercitar
o soportar. El intento despojar de lo subjetivo a la literatura es tentador
pero poco práctico en el mundo real, y aun en el mundo de la ficción. En fin el
arte no se puede divorciar de la vida. Nos
viene a la memoria la Odisea de Homero, un poema que se inicia con la cólera de Ulises. Como
hubiese sido esa obra sin la pasión o sin el sentido subjetivo y sicológico de
los personajes, que son todo temperamento.
Finalmente, he aquí un cuento La
playa, muy bien escrito y muy bien
logrado, y que responde
ejemplarmente, — más o menos—, a ese criterio de objetividad literaria. En
sentido contrario, a las ideas literarias de Robbe-Grillet, el escritor Ernesto Sábato critica en El escritor y sus fantasmas (1963) el
pretendido objetivismo de Robbe-Grillet.
Agréguese además que Sábato escribió un
estudio crítico sobre Robbe–Grillet, donde también analiza a Borges y
Sartre (1968).
La Plage
Version original en francés
Alain Robbe-Grillet
1530 palabras.
Trois enfants marchent le long d’une grève. Ils
s’avancent, côte à côte, se tenant par la main. Ils ont sensiblement la même
taille, et sans doute aussi le même âge: une douzaine d’années. Celui du
milieu, cependant, est un peu plus petit que les deux autres.
Hormis ces trois enfants,
toute la longue plage est déserte. C’est une bande de sable assez large,
uniforme, dépourvue de roches isolées comme de trous d’eau, à peine inclinée
entre la falaise abrupte, qui paraît sans issue, et la mer.
Il fait très beau. Le
soleil éclaire le sable jaune d’une lumière violente, verticale. Il n’y a pas
un nuage dans le ciel. Il n’y a pas non plus de vent. L’eau est bleue, calme
sans la moindre ondulation venant du large, bien que la plage soit ouverte sur
la mer libre, jusqu’à l’horizon.
Mais à intervalles
réguliers, une vague soudaine, toujours la même, née à quelques mètres du bord,
s’enfle brusquement et déferle aussitôt, toujours sur la même ligne. On n’a pas
alors l’impression que l’eau avance, puis se retire; c’est au contraire, comme
si tout ce mouvement s’exécutait sur place.
Le gonflement de l’eau
produit d’abord une légère dépression, du côté de la grève, et la vague prend
un peu de recul, dans un bruissement de graviers roulés, puis elle éclate et se
répand laiteuse, mais seulement pour regagner le terrain perdu. C’est à peine
si une montée plus forte, ça et là, vient mouiller un instant quelques
décimètres supplémentaires.
Et tout
reste de nouveau immobile, la mer, plate et bleue, exactement arrêtée à la même
hauteur sur le sable jaune de la plage, où marche côte à côte les
trois enfants.
Ils sont
blonds, presque de la même couleur que le sable: la peau un peu plus foncée,
les cheveux un peu plus clairs. Ils sont habillés tous les trois de la même façon, culotte courte et
chemisette, l’une et l’autre en grosse toile d’un bleu délavé. Ils marchent
côte à côte, se tenant par la main, en ligne droite, parallèlement à la mer et
parallèlement à la falaise, presque à égale distance des deux, un peu plus près
de l’eau pourtant. Le soleil, au zénith, ne laisse pas d’ombre à leur pied.
Devant eu le
sable est tout à fait vierge, jaune et lisse depuis le rocher jusqu’à l’eau. Les enfants s’avancent
en ligne droit, à une vitesse régulière, sans faire le plus petit crochet,
calmes et se tenant par la main. Derrière eu le sable, à peine humide,
est marqué des trois lignes d’empreintes laissées par leurs pieds nus, trois
successions régulières d’empreintes semblables et pareillement espacées, bien
creuses sans bavures.
Les enfants
regardent droit devant eux. Il’s n’ont pas un coup d’œil vers la haute falaise,
sur leur gauche, ni vers la mer dont les petites vagues éclatent
périodiquement, sur l’autre côté. A plus forte raison ne se
retournent-ils pas, pour contempler derrière eux la distance parcourue.
Ils poursuivent leur chemin, d’un pas égal et rapide.
Devant eux, un troupe
d’oiseaux de mer arpente le rivage, juste à la limite des vagues. Ils
progressent parallélement à la marche des enfants, dans le même sens que
ceux-ci, à une centaine de mètres environ. Mais, comme les oiseaux vont
beaucoup moins vite, les enfants se rapprochent d’eux. Et tandis que la
mer efface au fur et à mesure les traces des pattes étoilées, les pas des
enfants demeurent inscrits avec netteté dans le sable à peine humide où les
trois lignes d’empreintes continuent de s’allonger.
Le
profondeur de ces empreintes est constante : à peu près deux centimètres. Elles
ne sont déformées ni par effondrement des bords ni par un trop grand
enfoncement du talon, ou de la pointe. Elles ont l’air découpées à l’emporte-pièce dans une couche
superficielle, plus meuble, du terrain.
Leur triple
ligne ainsi se développe, toujours plus loin, et semble en même temps
s’amenuiser, se ralentir, se fondre en un seul trait, qui sépare la grève en deux
bandes, sur toute sa longueur, et qui se termine a un menu mouvement mécanique,
là-bas, exécuté comme sur place : la descente et la remontée alternative
de six pieds nus.
Cependant à mesure que les
pieds nus s’éloignent, ils se rapprochent des oiseaux. Non seulement ils
gagnent rapidement du terrain, mais la distance relative qui sépare les deux groupes diminue encore beaucoup plus vite,
comparée au chemin déjà parcourue. Il n’y a bientôt plus que quelques
pas entre eux…
Mais,
lorsque les enfants paraissent enfin sur le point d’atteindre
les oiseaux, ceux-ci tout à coup battent des ailes et s’envolent, l’un
d’abord, puis deux, puis dix…. Et toute la troupe, blanche et
grise, décrit une courbe au-dessus de la mer pour venir se reposer sur le sable
et se remettre å l’arpenter, toujours dans le même sens, juste à la limite des
vagues, à une centaine de mètres environ.
A cette
distance, les mouvements de l’eau sont quasi imperceptibles, si ce n’est par un
changement soudain de couleur, toutes les dix secondes, au moment où l’écume éclatante brille au
soleil. Sans s’occuper des traces qu’ils
continuent de découper, avec précision, dans le sable vierge, ni des
petites vagues sur leur droite, ni des oiseaux, tantôt volant, tantôt
marchant, qui les précedent, les enfants blonds s’avancent côte à côte,
d’un pas égal et rapide, se tenant par la main.
Leurs trois visages hâlés, plus foncés que les cheveux, se ressemblent. L’expression en est la méme : sérieuse, réfléchie, préoccupée peut-être. Leurs traits aussi sent identiques, bien que,
visiblement, deux de ces enfants sont des garçons et le troisième une fille. Les cheveux de la fille sont seulement un peu
plus longs, un peu plus bouclés, et ses membres à peine un peu plus graciles. Mais le costume est tout à fait le même : culotte courte et chemisette,
l’une et l’autre en grosse toile d’un bleu délavé.
La fille se trouve à l’extrême droite, du côté de la mer. A sa gauche, marche
celui des deux garçons qui est légèrement plus petit. L’autre garçon, le plus
proche de la falaise, a la même taille que la fille.
Devant eux
s’étend le sable jaune et uni, à perte de vue. Sur leur gauche se dresse la paroi de pierre brune, presque verticale, où aucune issue n’apparaît.
Sur leur droite, immobile et bleue depuis l’horizon, la surface plate de l’eau
est bordée d’un ourlet subit, qui éclate aussitôt pour se répandre en mousse
blanche.
*
Puis, dix secondes plus tard, l’onde qui se gonfle creuse à nouveau la même dépression, du côté de la plage, dans un bruissement de graviers roulés.
*
Puis, dix secondes plus tard, l’onde qui se gonfle creuse à nouveau la même dépression, du côté de la plage, dans un bruissement de graviers roulés.
La vaguelette déferle ;
l’écume laitcuse gravit à nouveau la pente, regagnant les quelques décimètres
de terrain perdu. Pendant le silence qui suit, de trés lointains coups de
cloche résonnent dans l’air calme.
” Voila la cloche”, dit le plus petit des garçons, celui qui marche au milieu.
” Voila la cloche”, dit le plus petit des garçons, celui qui marche au milieu.
Mais le bruit des graviers
que la mer aspire couvre le trop faible tintement.
Il faut attendre la fin du cycle pour percevoir à
nouveau quelques sons, déformés par la distance.
“C’est la
première cloche”, dit le plus grand. La vaguelette déferle, sur leur
droite.
Quand le
calme est revenu, ils n’entendent plus rien. Les trois enfants blonds
marchent toujours à la même cadence régulière, se tenant tous les trois par la
main. Devant eux, la troupe d’oiseaux qui n’était plus qu’à quelques enjambées, gagnée par une brusque contagion, bat des ailes et prend son vol.
Ils
décrivent la même courbe au-dessus de l’eau, pour venir se reposer sur le sable
et se remettre à l’arpenter, toujours dans le même sens, juste à la limite des
vagues, à une centaine de mètres environ.
*
“C’est peut-être pas la première, reprend le plus petit, si on n’a pas entendu l’autre, avant…
— On l’aurait entendue pareil”, répond son voisin.
*
“C’est peut-être pas la première, reprend le plus petit, si on n’a pas entendu l’autre, avant…
— On l’aurait entendue pareil”, répond son voisin.
Mais ils n’ont pas, pour
cela, modifié leur allure ; et les mémes empreintes,
derrière eux, continuent de naître, au fur et à mesure, sous leurs six pieds
nus. “Tout à l’heure, on n’était pas si près”, dit la fille. Au bout d’un moment, le plus grand des
garçons, celui qui se trouve du côté de la falaise, dit : “On est encore
loin.”
Et ils marchent ensuite en silence tous les trois.
Et ils marchent ensuite en silence tous les trois.
Ils se taisent ainsi
jusqu’à ce que la cloche, toujours aussi peu distincte, résonne à nouveau dans
l’air calme. Le plus grand des garçons dit alors : “Voila la cloche. » Les
autres ne répondent pas.” Les oiseaux qu’ils
étaient sur le point de rattraper, battent des ailes et s’envolent, l’un
d’abord, puis deux, puis dix…
Puis toute
la troupe est de nouveau posée sur le sable, progressant le long du rivage à
cent metres environ devant les enfants.
La mer
efface à mesure les traces
étoilées de leurs pattes. Les enfants, an
comtraire, qui marchent plus prés de la falaise, côte à côte, se tenant par la
main, laissent derrière eux de profondes empreintes, dont la triple ligne
s’allonge parallèlement aux bords, à travers la très longue grève.
Sur la
droite, du côté de l’eau immobile et plate, déferle, toujours à la même place,
la même petite vague.
La Plage
Version en ingles by Text Parallel Pinguin Book
A. Robbe-Grillet
1565 palabras
THREE children are walking along a beach. They move
forward, side by side, holding hands. They are roughly the same height, and
probably the same age too: about twelve.
The one in the middle, though, is a little smaller than the other two.
Apart from these three children, the whole long
beach is deserted. It is a fairly wide, even strip of sand, with neither
isolated rocks nor pools, and with only the slightest downward slope between
the steep cliff, which looks impassable, and the sea.
It is a very fine day. The sun illuminates the yellow sand
with a violent, vertical light. There is not a cloud in the sky. Neither is there any wind. The water is blue
and calm, without the faintest swell from the open sea, although the beach is
completely exposed as far as the horizon.
But, at regular intervals, a sudden wave, always the
same, originating a few yards away from the shore, suddenly rises and then
immediately breaks, always in the same line.
And one does not have the impression that the water is flowing and then ebbing; on the contrary, it is as if
the whole movement were being accomplished in the same place.
The swelling of the Water at first produces a slight depression on the shore side,
and the wave recedes a little, with a murmur of rolling gravel; then it bursts,
and spreads milkily over the slope, but it is merely regaining the ground it
has lost. It is only very occasionally that it rises slightly higher and for a
moment moistens a few extra inches.
And everything becomes still again; the sea, smooth
and blue, stops at exactly the same level on the yellow sand along the beach
where, side by side, the three children are walking.
They are blond, almost the same colour as the sand:
their skin is a little darker, their hair a little lighter. They are all three
dressed alike; shorts and shirt, both of a coarse, faded blue linen. They are
walking side by side, holding hands, in a straight line, parallel to the sea
and parallel to the cliff; almost equidistant from both, a little nearer the
water, though. The sun is at the zenith, and leaves no shadow at
their feet.
In front of them is virgin sand, yellow and smooth
from the rock to the water. The children move forward in a straight line, at an
even speed, without making the slightest little detour, calm, holding hands.
Behind them the sand, barely moist, is marked by the three lines of prints left
by their bare feet, three even series of similar and equally spaced footprints,
quite deep, unblemished.
The children are looking straight ahead. They don’t
so much as glance at the tall cliff on their left, or at the sea, whose little
waves are periodically breaking, on the other side. They are even less inclined
to turn round and look back at the distance they have come. They continue on
their way with even, rapid steps.
*
In front of them is a flock of sea-birds walking along the shore, just
at the edge of the waves. They are moving parallel to the children, in the same
direction, about a hundred yards away from them. But, as the birds are going
much less quickly, the children are catching them up. And while the sea is
continually obliterating the traces of their starshaped feet, the children’s
footsteps remain clearly inscribed in the barely moist sand, where the three
lines of prints continue to lengthen.
The depths of these prints are constant: just less
than an inch. They are not deformed;
either by a crumbling of the edges, or by too deep an impression of toe or
heel. They look as if they have been
mechanically punched out of a more mobile, surface-layer of ground.
Their triple line extends thus ever farther, and
seems at the same time to narrow, to become slower, to merge into a single
line, which divides the shore into two strips along the whole of its length,
and ends in a minute mechanical movement at the far end: the alternate fall and
rise of six bare feet, almost as if they are marking time.
But as the bare feet move farther away, they get
nearer to the birds. Not only are they covering the ground rapidly, but the relative distance separating the two
groups is also diminishing far more quickly, compared to the distance already
covered. There are soon only a few paces between them. . . .
But when the children finally seem just about to catch up with the
birds, they suddenly flap their wings and fly off, first one, then two, then ten. . . . And all the
white and grey birds in the flock describe a curve over the sea and then
come down again on to the sand and start walking again, still in the same
direction, just at the edge of the waves, about a hundred yards away.
At this distance, the movements of the water are
almost imperceptible, except perhaps through a sudden change of colour, every
ten seconds, at the moment when the breaking foam shines in the sun.
Taking no notice of the tracks they are carving so
precisely in the virgin sand, nor of the little waves on their right, nor of
the birds, now flying, now walking, in front of them, the three blond children move
forward side by side, with even, rapid steps, holding hands.
Their three sunburnt faces, darker than their hair,
are alike. The expression is the same: serious, thoughtful, perhaps a little
anxious. Their features, too, are identical, though it is obvious that two of
these children are boys and the third a girl. The girl’s hair is only slightly
longer, slightly more curly, and her limbs just a trifle more slender.
But their clothes are exactly the same: shorts and shirt, both of
coarse, faded blue linen.
The girl is on the extreme right, nearest the sea.
On her left the boy who is slightly the
smaller of the two. The other boy, nearest the cliff, is the same height as the
girl.
In front of them the smooth, yellow sand stretches
as far as the eye can see. On their left rises, almost vertically, the wall of
brown stone, with no apparent way through it. On their right, motionless and
blue all the way to the horizon, the level surface of the sea is fringed with a
sudden little wave, which immediately breaks and runs away in white foam.
*
Then, ten seconds later, the swelling water again hollows
out the same depression on the shore side, with a murmur of rolling gravel.
The wavelet breaks; the milky foam again runs up the
slope, regaining the few inches of lost ground. During the ensuing silence, the
chimes of a far distant bell ring out in the calm air.
‘There’s the
bell,’ says the smaller of the boys, the one walking in the middle.
But the sound of the gravel being sucked up by the
sea drowns the extremely faint ringing. They have to wait till the end of the
cycle to catch the few remaining sounds which are distorted by the
distance.
‘It’s the first bell,’ says the bigger boy.
The wavelet breaks, on their right. When it is calm again, they can no longer
hear anything. The three blonde children are still walking in the same regular
rhythm, all three holding hands. In front of them, a sudden contagion affects
the flock of birds, who were only a few paces away; they flap their wings and fly off.
They describe the same curve over the water, and
then come down on to the sand and start walking again, still in the same direction,
just at the edge of the waves, about a hundred yards away.
*
‘Maybe it wasn’t the first,’ the smaller boy continues, ‘if we didn’t
hear the other, before . . . ‘
‘We’d have heard it the same,’ replies the boy next
to him.
But this hasn’t made them modify their pace; and the
same prints, behind them, continue to appear, as they go along, under their six
bare feet. ‘We weren’t so close, before,’ says the girl.
After a moment, the bigger of the boys, the one on
the cliff side, says:
‘We’re still a long way off.’ And then all three
walk on in silence.
They remain thus silent until the hell, still as
indistinct, again rings out in the calm air. The bigger of the boys says then:
‘There’s the bell.’ The others don’t answer.
The birds, which they had been on the point of catching up, flap their wings and fly off, first one, then two, then ten .
Then the whole flock is once more on the sand, moving along the
shore, about a hundred yards in front of the children.
The sea is continually obliterating the star-shaped
traces of their feet. The children, on the other hand, who are walking nearer
to the cliff, side by side, holding hands, leave deep footprints behind them,
whose triple line lengthens parallel to the shore across the very long beach.
On the right, on the side of the level motionless
sea, always in the same place the same little wave is breaking
La playa
Versión en español por Plaza
de las palabras
1570 palabras
Tres niños caminan a
lo largo de una playa. Ellos avanzaban,
lado a lado, tomados de la mano. Los tres son aproximadamente de la misma estatura, y sin
duda también de la misma edad: cerca de 12 años. Aunque el de en medio, era un
poco más pequeño que los otros dos.
Además de los tres
niños, toda la playa está desierta. Era una franja de arena muy grande,
uniforme, sin rocas aisladas ni charcos de agua, un poco pendiente inclinada
entre los abruptos acantilados que parecían infranqueables, y el mar.
Hermoso día, el sol
iluminaba la amarilla arena de una luz violenta y vertical. No había nubes en
el cielo ni tampoco viento. El agua era azul y tranquila, sin el más leve oleaje
de mar abierto, aunque la playa estaba completamente expuesta como el mismo horizonte.
A intervalos
regulares, una ola repentina, siempre la misma, brotaba a unos cuantos metros
de la playa y se armaba y luego
repentinamente se desarmaba sobre la
misma línea. Y uno no siempre tenia la impresión que el agua avanzaba, y que se
retiraba; sino por el contrario, era
como si todo movimiento se ejecutara de una sola vez y en el mismo lugar.
Al principio el
oleaje producía una ligera depresión en un lado de la playa, y la ola con el murmullo
de la arenilla rodando, cedía un poco
hasta que rompía, y se desplegaba
blancuzca sobre la pendiente, pero ello es simplemente considerando el suelo
que había perdido. Solamente muy ocasionalmente es que se levantaba ligeramente
más alto y por un momento humedecía unas pulgadas más.
Entonces todo descansaba
nuevamente
inmóvil; el mar, liso y azul, exactamente a
la misma altura de la arena amarilla de la playa, donde caminan, lado a
lado los tres niños.
Ellos eran rubios,
casi del mismo color que la arena: su piel un poco más oscura, su cabello un
poco más claro. Ellos vestían del mismo modo: pantalones cortos y camiseta,
de un tosco azul despintado. Ellos marchaban,
lado a lado, tomados de la mano, en línea recta, paralela al mar y
paralela a los acantilados, a equidistante distancia de los dos, un poco más hacia el agua. El sol se ponía y no
dejaba caer sombra alguna a sus pies.
Delante de ellos la
arena era virgen, amarilla y lisa; y detrás de las rocas, el agua. Los niños
avanzaban en línea recta, a un paso regular,
sin prestar el más mínimo desvió, quietos y tomados de las manos.
Detrás, la arena, un poco húmeda era
marcada por la marca de tres líneas que dejaban sus pies desnudos, tres
sucesiones regulares de impresiones de espacios parecidos y paralelos, bastantes
hondas, impecables.
Los niños miraban derecho,
hacia adelante. Ellos no miraban, tanto a los altos acantilados a su
izquierda ni al mar, cuyas pequeñas olas
rompían periódicamente sobre el otro lado. Aun menos estaban inclinados a voltear y mirar atrás, a la distancia que ellos iban dejado atrás.
Ellos prosiguieron su camino, constante y a pasos rápidos.
Delante de ellos una
bandada de pájaros marinos caminaba a zancadas justo al límite de las olas. Los
pájaros progresaban paralelamente a la marcha de los niños, en el mismo sentido, a una centena
de metros adelante. Pero como los pájaros iban mucho menos rápido, los niños estaban
por alcanzarlos. Y ahora que el mar estaba poco a poco borrando las huellas de
sus patas estrelladas, las huellas de lo niños permanecían nítidamente impresas en la húmeda arena, donde las tres impresiones lineales de los niños seguían
proyectándose.
La profundidad de las
huellas era constante, justo menos de una pulgada. No eran deformes, ni desmoronadas por las orillas, ni
tampoco por la profunda impresión de los
dedos o del talón. Más bien parecían como si hubiesen sido estampadas mecánicamente en una capa más permeable de la
superficie del suelo.
La triple línea se
extendía así siempre más lejos, y parecía al mismo tiempo más estrecha, hasta llegar
lentamente a converger en una sola línea.
La cual dividía en dos franjas la extensión total de la playa, y al final terminaba
en un diminuto movimiento mecánico, alternando el descenso y el ascenso de seis
pies descalzos, casi como si ellos estuviesen
marcando el tiempo.
Pero a medida que los
pies desnudos avanzaban alejándose, simultáneamente
se acercaban más a los pájaros. No
solamente ellos cubrían rápidamente el
terreno, sino la relativa distancia que separaba los dos grupos estaba
disminuyendo velozmente, comparado la distancia ya cubierta. Pronto tan solo
unos cuantos pasos entre ellos…
Pero cuando finalmente los niños estuvieron a
punto de alcanzar a los pájaros, estos batieron sus alas, primero uno, luego dos, después 10… Y todo el blanco y gris de la bandada de pájaros dibujo una curva sobre el
mar ; para luego descender otra vez a la arena y comenzar de nuevo a caminar, en la misma dirección, justo a la orilla de las
olas, cerca de 100 yardas adelante.
A esa distancia el
movimiento del agua era casi imperceptible,
excepto quizás a través de repentino cambio del color; que cada 10 segundos, en
el momento donde la espuma resplandeciente brillaba bajo el sol. Sin prestarle atención a
las huellas que ellos estampaban tan nítidamente en la arena virgen, ni a las
pequeñas olas a su derecha, ni delos
pájaros, ora en vuelo, ora caminando frente a ellos. Los tre
s niños rubios se movían,
lado a lado, tomados de la mano, con pasos uniformes, consta
ntes y rápidos.
Sus tres caras bronceadas, más oscuras
que su pelo, se parecían. La expresión era
la misma: seria, pensativa quizás algo agitadas. Los rasgos, también eran idénticos,
aunque es obvio que dos eran niños y la
tercera era una niña. El cabello de la niña era solo levemente más largo, ligeramente más rizado, y sus labios justo apenas
más gráciles, pero su ropas eran
exactamente las mismas, pantalones cortos y camisas, ambas de áspero y despintado
azulón.
La niña al extremo derecho estaba más cerca del mar. A su
izquierda, el niño mas ligeramente pequeño de los dos. El otro muchacho más
cerca de los acantilados, era de la misma altura que la niña.
Frente a ellos, la lisa y amarilla arena se alarga tanto como se puede ver. Sobre su izquierda se
levantaba, casi verticalmente, un muro
de piedras terrosas, sin ningún aparente camino a través de ellas. Hacia la derecha,
inmóvil y azul todo por todo el camino el horizonte. El nivel de la superficie
del mar era bordeado por una repentina y pequeña ola, la cual inmediatamente corría
y se deshacía lejos en blanca
espuma.
Entonces, 10
segundos más tarde, la onda otra vez rellenaba y vaciaba la misma depresión sobre un lado de la playa,
con un murmullo de arenilla arrastrada.
La pequeña ola rompía,
y la lechosa espuma otra vez subía la pendiente, recobrando algunas pulgadas
del terreno perdido. Durante el subsiguiente silencio, los repiques de una
lejana campana alborotan el pacifico aire.
—«He ahí la campana», dijo el más pequeño de los niños, el que caminaba
en medio.
Pero el ruido de la
grava chupado por el mar ahogaba al extremo el débil llamado. Entonces ellos
tuvieron que esperar hasta el fin del ciclo para atrapar unos pocos sonidos
sueltos los cuales eran distorsionados por la distancia.
—«Es la primera campana », dijo el niño más grande.
La pequeña onda
rompía hacia la derecha. Cuando ella se calmo otra vez, ellos ya no podían
escuchar nada. Los tres niños rubios estaban caminados al mismo regular ritmo,
los tres tomados de la mano. Frente a
ellos, una repentina revuelta asalto a
la bandada de pájaros, que estaban solo unas cuantas zancadas adelante. De pronto los pájaros batieron sus alas y volaron
lejos.
Los pájaros describieron
la misma curva sobre el agua, y entonces bajaron a posarse sobre la arena y
comenzaron a caminar a zancadas otra vez, siempre en la misma dirección, justo a
la orilla del olas, unas cien yardas adelante.
—«Quizá no es la primera campanada», —el niño más pequeño continuo—, «si
nosotros no escuchamos la otra, antes…»
—«Nosotros hemos escuchado la misma», replico el
niño próximo a él.
Pero esto no hizo a ellos modificar su marcha, y
las mismas huellas, detrás de ellos, continuaban apareciendo, mientras ellos
iban a lo largo, bajo sus 6 pies descalzos.
—«Toda una hora y no estamos tan cerca», dijo la niña.
Después de un momento, el más grande de los
muchachos, el del lado de los acantilados,
dijo:
—«Hay un largo camino».
Y en seguida ellos marcharon, los tres en silencio.
Ellos permanecieron
así silenciosos hasta que la campana, aun muy vaga, otra vez sacudió el calmo
aire. Entonces, el más grande de los muchachos dijo:
—«Ahí está la campana.»Los otros dos no contestaron.
Los pájaros, los
cuales habían estado a punto de alcanzar, batieron sus alas y volaron, primero
uno, después dos, y después diez.
Entonces, una vez más la bandada completa, estaba moviéndose
a lo largo de la costa, cerca de 100 yardas
frente a los niños.
El mar borraba continuamente las huellas estrelladas
de sus patas. Mientras que, los niños seguían
caminando cerca del acantilado, lado a
lado, tomados de la mano. Dejando profundas huellas detrás de ellos, cuya
triple líneas se alargaban paralelas a la costa de la larga playa.
Sobre el lado del mar inmóvil:
siempre hacia la derecha, siempre en el mismo lugar;
rompía,
siempre la misma pequeña ola.
Fin
Créditos
Texto en
francés y texto en ingles
Texto original en francés y texto traducido al ingles
tomados de sitio web French language,
song and literature. Source: Penguin Parallel
Text. Nouvelles Françaises 1. La Plage Alain
Robbe-Grillet. 15 diciembre
2014. John Harte
Texto en
español
Traducción
del francés al español por Plaza de las palabras
Ilustraciones
Alain Robbe-Grillet, foto, wikipedia
La playa, serie de dibujos por Plaza de las palabras.